Après un grave accident de travail, Marjorie a entamé un parcours de reconversion aussi exigeant qu’inspirant. Ancienne conductrice dans le transport de marchandises, elle se forme aujourd’hui dans le domaine administratif, grâce à un accompagnement sur-mesure du FPETT et du FASTT. Retour sur le chemin d’une femme résolument tournée vers l’avenir.
Un parcours professionnel riche
C’est en fin d’année 2018 que Marjorie arrive à Toulouse. Titulaire d’un BEP secrétariat, elle multiplie les expériences professionnelles, souvent choisies par opportunités, mais toujours menées avec détermination. Femme de ménage dans un collège, Marjorie a ensuite travaillé dans la restauration, le street marketing, et enfin dans une petite entreprise en tant qu’assistante de direction. Elle suit même une première année de médecine, après avoir passé un équivalent BAC, mais selon elle des bases scientifiques lui manquent pour aller plus loin. Une formation dans l’animation, et une autre en tant qu’assistante de vie aux familles, lui permettent ensuite de travailler avec des publics en situation de handicap.
« J’ai toujours su rebondir, même si ce n’était pas toujours ce que je voulais faire à long terme », confie-t-elle. L’envie de changement se précise lorsqu’elle découvre une formation de transport réservée aux femmes à Toulouse. « C’était une opportunité, et je me suis dit : pourquoi pas moi ? »
Un accident brutal, un tournant décisif
En 2021, alors qu’elle travaille depuis seulement un mois dans une entreprise de transport de marchandises, Marjorie fait une lourde chute en portant secours à une collègue elle-même tombée. Résultat : traumatisme crânien, hernie discale, coup du lapin et plusieurs blessures physiques. Les médecins sont formels, la convalescence sera longue.
Deux années de soins s’enchaînent avec des IRM et des séances de kiné deux fois par semaine. Durant le processus de guérison, le médecin du travail avec lequel Marjorie est en contact, lui suggère de prendre contact avec le FASTT et leur service social. Madame Semenou conseillère du FASTT, commence alors à évoquer une possible réorientation professionnelle, mais l’ancienne conductrice dans le transport de marchandises n’est pas encore prête aussi bien physiquement que mentalement « J’ai pu bénéficier de séances de psy payées par le FASTT […] pour être accompagnée psychologiquement et faire le deuil du métier de mes rêves […] il m’a fallu quasiment deux ans. ».
Malgré les difficultés, la toulousaine garde en tête une idée : « Je ne pouvais pas rester là, à attendre. Il fallait que je reprenne le contrôle. ».
Un accompagnement à la reconversion multi-acteurs
Marjorie découvre le dispositif Inclu’Pro, qu’elle intègre via Cap Emploi. Pendant ce temps-là, Madame Semenou du FASTT rappelle Marjorie et lui propose de la mettre en relation avec les conseillères reconversion du FPETT, ce qu’elle finit par accepter. « J’ai rencontré Madame Semenou, une femme adorable, et ensuite Sandrine Laborde […] Elles ont été exceptionnelles. » nous clame-t-elle.
A partir de là tout s’enchaîne, Sandrine Laborde, Référente parcours reconversion du FPETT, permet notamment à l’ancienne conductrice dans le transport de marchandise, de trouver quels sont les dispositifs qui lui permettront de suivre la formation souhaitée, ici pour devenir agent administrative. Avec l’aide du service social de la CPAM, Marjorie obtient l’autorisation de suivre une formation tout en étant en arrêt de travail, et les conseillères sociales du FASTT l’aident à obtenir un ordinateur.
« On m’a aidée à tout mettre en place, même à obtenir un ordinateur pour suivre les cours. C’était magique, un vrai soutien comme je n’en avais jamais eu auparavant. » nous confie la toulousaine.
Une formation pour construire l’après
En mars 2024, Marjorie débute une formation administrative CQPM Chargée des Ressources Humaines, en lien avec le centre de formation identifié par madame Laborde du FPETT. Une formation rigoureuse, ponctuée de stages (315 heures à valider) et d’un mémoire à présenter à la fin. « Je prépare mon mémoire depuis septembre. C’est intense, mais tellement valorisant. ».
L’objectif ? Retrouver une activité professionnelle compatible avec son état de santé, dans un domaine où elle pourra s’épanouir durablement.
Une renaissance personnelle et professionnelle
Aujourd’hui, Marjorie va mieux. Si elle ne peut plus pratiquer l’escrime médiévale ni la capoeira, deux passions qu’elle a dû mettre de côté, elle reprend peu à peu une vie normale. « Ce parcours m’a permis de me reconstruire. Je me sens utile, confiante, et surtout, je ne suis plus seule. » Et la toulousaine a obtenu brillamment sa formation en juillet 2025.
Un message fort à faire passer
Quand on lui demande si elle referait ce parcours, la réponse est claire : « Oui, sans hésiter. Le FPETT et le FASTT ont été là à chaque étape. C’est grâce à eux si je suis encore debout. ».
« J’ai été accompagnée comme jamais auparavant. Ce sont des gens qui ne vous laissent pas tomber quand la vie vous a mise à terre. ».