« Si nous devions retenir 4 points phares pour cette année ?
- Ce serait la réussite des moyens supplémentaires que nous avons mis en place pour nos dispositifs traditionnels (CIPI,CDPI),
- la continuité d’une recherche d’innovation au travers de nouveaux dispositifs,
- le développement du Pôle Reconversion,
- les co-financements qui ont permis de financer beaucoup de formations »
Patrick Tuphé, Président du FPETT
Quel bilan tirez-vous de cette année 2024 pour le FPETT et la branche du travail temporaire ?
Il y a plusieurs volets, il y a une partie qui concerne l’utilisation de nos dispositifs traditionnels, les dispositifs historiques que sont le CIPI et CDPI. Grâce aux décisions que nous avons prises paritairement durant l’année, nous avons fait évoluer le nombre de CIPI et CDPI signés. Cela a été une grande réussite, puisque le nombre de contrats signés a augmenté de 30 à 40%, c’est une opération très bien menée durant l’année 2024.
Deuxième point, au-delà de cette activité traditionnelle, il y a eu le développement d’actions collectives comme les SPOTT, qui ont bien fonctionné. Ces dernières ont été bien intégrées par AKTO, notre partenaire. Plus de 60 SPOTT ont été réalisés pour former plus de 600 salariés intérimaires.
Les SPOTT sont des actions intéressantes car elles permettent de travailler avec plusieurs enseignes en même temps, ainsi qu’avec les partenaires et d’être à l’écoute des besoins de territoires. Grâce à cette coopération collective, nous pouvons mettre en place des formations qui répondent au besoin de nos clients et conduisent à l’emploi.
En parallèle, nous avons commencé à travailler sur des activités innovantes qui commencent à se développer. En la manière nous nous accordons le droit d’expérimenter, certaines actions ne seront pas pérennisées parce que l’on s’apercevra peut-être que cela ne correspond pas vraiment à la demande. En revanche certaines sont phase de trouver leur rythme comme les actions d’accompagnement renforcée des publics seniors, Frégate pour développer les compétences transverses, ou encore Al.TT.ernatif, l’appel à projet innovant dédié aux agences d’emploi. On voit que les choses évoluent et nous souhaitons continuer dans ce sens-là, beaucoup de choses ont émergé cette année et c’est très prometteur.
Des nouvelles expérimentations de prévues pour 2025 ?
Le champ est ouvert ! Nous gardons cet état d’esprit, c’est-à-dire de vouloir innover, trouver d’autres formes de pédagogies, d’ouvrir ces champs qui pourront être repris par les autres.
C’est notre fonction aujourd’hui, nous sommes porteurs d’innovations. A terme ces innovations seront reprises dans d’autres branches professionnelles. C’est déjà le cas de Mission Jeune (voir l’actualité Le dispositif Mission Jeunes fête ses 10 ans), de Hope (voir la page dédiée aux projets spécifiques déployés par le FPETT), qui tous deux ont été créés par la branche du travail temporaire.
Nous avons la volonté d’être dans la réactivité et dans la créativité, ce sont les piliers de la maison !
S’il y avait une grande satisfaction à partager, laquelle serait-elle ?
Ça serait évidemment le Pôle Reconversion qui explose littéralement. Nous sommes partis de 0 au mois de mai 2023, et aujourd’hui nous accompagnons près de 600 salariés intérimaires victimes d’accidents du travail, de maladie professionnelle et de maladie de longue durée d’origine non professionnelle. Les résultats sont là ! Nous connaissons mieux les difficultés que rencontrent les salariés concernés. En 2024 le pôle reconversion du FPETT est passé de 2 à 4 personnes. Grâce à la qualité de travail de l’équipe reconversion, le FPETT a réussi à expliciter les freins aux parcours de reconversion, et à proposer des solutions d’accompagnement concrètes et innovantes répondant aux besoins des publics accompagnés. Cela va contribuer à leur retour à l’emploi. Nous avons réussi le pari qui était le nôtre, et je crois qu’il faut continuer ! Nous sommes les seuls à proposer cette intervention en France.
Je veux aussi insister sur la capacité de notre branche à s’engager pour compléter les moyens mobilisés par les pouvoirs publics. En 2024, nous avons pu co-financer des opérations, notamment celles du FNE. Cela nous a permis de porter beaucoup de formations, ce que nous n’aurions pas pu faire sans ces moyens. Le FPETT a pu financer des formations pour les salariés intérimaires, mais plus largement les agences d’emploi ont mobilisé leurs ressources pour leurs salariés permanents, là aussi c’est une très grande satisfaction. C’est une des opportunités que représente le FPETT, grâce à cet opérateur nous nous donnons les moyens d’intervenir en co-financement des parcours de formation, grâce aux fonds privés collectés auprès des enseignes du travail temporaire.
Quelles sont les perspectives 2025 pour le FPETT et la branche du travail temporaire ?
Il faut améliorer encore notre capacité à mobiliser nos fonds, avec l’appui de cofinanceurs publics, c’est un des objectifs de 2025. Il faut continuer à démontrer aux acteurs publics et aux collectivités territoriales en particulier qu’il y a un intérêt à travailler avec nous au service de l’emploi. Nous l’avons déjà fait dans plusieurs régions, mais il faudrait que ce soit sur l’ensemble du territoire.
Je pense notamment aux formations préalables à la mise en œuvre de CDPI par exemple, cela se fait déjà dans certaines régions, et dans certains départements. Il faut donc continuer ce type d’opérations et essaimer ces démarches dans de nouveaux territoires. C’est dans l’intérêt de tout le monde, surtout dans cette période budgétaire compliquée ou tout le monde va être contraint, notre but commun doit être d’optimiser nos moyens respectifs pour faire mieux au bénéfice des parcours professionnels et de l’insertion.
Au niveau du Pôle Reconversion, nous devons obtenir plus de moyens en travaillant davantage avec les Associations de Transition Professionnelle. Nous pourrons ainsi mieux financer la reconversion des personnes dont on assure l’accompagnement et ouvrir plus largement aux salariés intérimaires l’accès au dispositif de droit commun qu’est le PTP (Projet de Transition Professionnelle).
Il nous faut stabiliser le budget, raison pour laquelle nous avons déjà voté une évolution des conditions de prise en charge. Le but étant d’avoir des comptes équilibrés à la fin de l’année 2025. Nous devons également rester réactifs pour répondre aux enjeux portés par le FNE, je pense également au fonds social européen. Je pense aussi à la nécessité de retrouver notre capacité à intervenir dans la formation des demandeurs d’emploi, comme nous l’avons fait depuis plusieurs années en nous mobilisant pour accompagner les POEC. Un autre des enjeux de 2025 qui ne dépend pas que du FPETT, mais aussi des Entreprises de Travail Temporaire, c’est la capacité à renforcer les collaborations avec France Travail dans la mobilisation du dispositif POEI, un outil directement articulé à l’emploi.
Voyez-vous de nouveaux enjeux ?
En 2025 nous allons lancer la nouvelle offre de services du FPETT, ce sera un temps fort pour notre organisation. Nous avons un enjeu de qualité de service tant auprès des salariés intérimaires et des agences d’emploi que de nos partenaires. Cela passe également par une collaboration au quotidien avec AKTO, qui est notre partenaire de services, dont les équipes territoriales mettent en œuvre une intervention pour le compte de la branche et du FPETT.